Faire comprendre et adhérer à l’essentiel

Microlearning et capacité d’attention

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J’avais publié en 2016 un billet concernant les avantages du microlearning dans un monde où la capacité d’attention de l’apprenant ne cesse de décroitre. Une récente discussion avec un client m’incite à le remettre à jour et à le republier aujourd’hui.

Nous constatons en effet que parmi les différents contenus que nous proposons le choix se porte de plus en plus sur ces capsules dites de microlearning.

Le microlearning consiste à apporter une formation sous forme de modules courts de 5 à 7 minutes maximum. En effet notre capacité d’attention a considérablement évolué durant ces dernières années. En effet nous mettons maintenant environ 2 secondes pour reconnaître une image quand il en fallait 20 en 1960 (Hayles, N. Katherine, University of California, “Hyper and Deep Attention, The Generational Divide in Cognitive Modes » 2012). Il n’est d’ailleurs qu’à regarder un vieux film pour que nous ayons ce sentiment de lenteur dans son déroulé. En revanche notre durée d’attention sans distraction sur le web est passée de 12 secondes en 2000 à 8 secondes en 2013 (National Center for Biotechnology Information, U.S. National Library of Medicine, The Associated Press 2014).

Par ailleurs la génération « Millenials » est habituée à pouvoir accéder à l’information rapidement et n’importe où. Le numérique se consomme comme on le veut, à la demande, sans attendre et dans n’importe quelle situation. On veut aller directement à l’essentiel sans perdre de temps. Si c’est trop long, on zappe et on n’y revient plus.

La société Bersin du groupe Deloitte avait mené une étude très intéressantes sur l’apprenant moderne. Ils en ont extrait l’infographie suivante :

infographie Bersin

Les résultats de cette étude sont sans appel.

Les collaborateurs sont surchargés :

  • Ils passent 41% de leur temps de travail sur des tâches inintéressantes qui ne contribuent pas à la réalisation du travail effectif ;
  • 2/3 des salariés du tertiaire estiment ne pas avoir assez de temps pour faire leur travail.

Les collaborateurs sont distraits :

  • Le nombre de fois où un salarié consulte le Web chaque jour est passé de 5 fois au début de l’Internet à 27 fois aujourd’hui ;
  • On déverrouille son smartphone environ 9 fois pas heure ;
  • Les salariés sont interrompus aujourd’hui environ toutes les 5 minutes, souvent par les applications professionnels et autres outils collaboratifs.

Les collaborateurs sont impatients :

  • La plupart des apprenants ne regardent pas de vidéos de plus de 4 minutes ;
  • En ligne vous avez entre 5 et 10 secondes pour capter leur attention avant qu’ils ne cliquent ailleurs.

Cette évolution profonde impacte déjà fondamentalement la façon dont une formation où une communication doit être conduite. Mais il existe un autre facteur dont on doit tenir compte dans l’élaboration des supports de formation. Il s’agit de notre naturelle propension à l’oubli. En effet, il est reconnu (Via Learning Solutions, « Trends of Blended Learning : evolution of learning design ans technology ») qu’après une formation classique nous oublions environ 80% du message au bout de 30 jours.

L’idée du Microlearning est de créer des modules de formation qui puissent répondre au mieux à l’ensemble de ces contraintes.

Il s’agit de délivrer une formation sous forme de capsules dont la durée n’excède pas 5 minutes.

Les avantages de ce format sont multiples :

  • Le suivi d’une capsule de microlearning s’insère plus facilement dans l’emploi du temps surchargé du collaborateur ;
  • Ce dernier peut ainsi choisir le meilleur moment pour suivre la formation ;
  • Le contenu de la capsule se focalise sur l’essentiel, le message est donc plus court et est donc plus facile à retenir ;
  • La production des modules de formation est facilitée et les mises à jour sont plus simples ;

Dans le cadre de la sensibilisation à la sécurité, il est ainsi possible de faire des campagnes multiples et courtes. Pour le développement de la culture sécurité il vaut mieux faire un peu souvent que beaucoup en une seule fois. Distiller un message de sécurité court régulièrement sera ainsi plus efficace que de demander un effort important dont la fréquence sera annuelle.

De fait si l’acculturation est plus forte on maximise d’autant l’adoption des bonnes pratiques dans les comportements de tous les jours. Ce qui est quand même l’objectif ultime de la sensibilisation.

Dans une optique de transformation des comportements et dans une volonté de faire de vos collaborateurs les maillons forts du système d’information, ce format doit avoir toute sa place. Les retours d’expérience et d’appréciation des utilisateurs plaident dans leur utilisation massive.

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